Nel primo anno dopo la mancata apocalisse dei Maya, vi porgo i miei migliori auguri di felicità e successo per questo nuovo anno. Solo quelli che si sono preparati alla fine del mondo hanno ancora i postumi della sbornia. Tutti i Dottor Destino che dal 2010 hanno affermato che l'euro sarebbe esploso (avete notato che, a fine 2011, Emmanuel Todd ci spiegava che questi tempi si capiscono di meno?), che la Grecia avrebbe abbandonato la zona euro (se l'euro fosse esploso, sarebbe stato il minimo…), che Portogallo, Irlanda, Spagna, Italia e Francia sarebbero crollati, che l'Europa sarebbe sparita, come il capitalismo ecc.). La forza è constatare che, senza sorpresa, si sono sbagliati in gran parte perché hanno sottostimato gravemente la forza del progetto europeo e la sua irreversibilità. Gli Stati, costretti e obbligati, hanno accettato la “condivisione della sovranità” necessaria (unione fiscale, unione bancaria) messa in atto da meccanismi di solidarietà fiscale (Meccanismo europeo di stabilità) e hanno rifiutato la loro ideologia del libero mercato totale, sfociato nella più grande catastrofe bancaria e finanziaria dell'ultimo secolo. La Banca centrale europea, da parte sua, ha finalmente tirato fuori il bazooka che tiene a bada i mercati da luglio scorso (bazooka che i Dottor Destino hanno inizialmente trattato con disprezzo). In qualche mese gli stati hanno trasformato da cima a fondo la zona euro al fine di preservare la moneta unica. Il risultato è che l'apocalisse predetta e sperata dagli eurofobi non ha avuto luogo. La zona euro preoccupa sempre meno i mercati, come dimostra la distensione dei tassi d'interesse spagnoli e italiani e il riuscito ritorno sui mercati di Irlanda e Portogallo. Non è la prima volta che si sbagliano: nel 1993, dopo l'esplosione del sistema monetario europeo (SME), avevano scommesso che l'euro non avrebbe mai visto la luce… Nel 2000, quando l'euro è crollato davanti al dollaro (0,82 dollari a ottobre 2000), ci hanno anche annunciato che era ormai giunta la fine. Ma se la crisi dell'euro per il momento sembra terminata, non lo è quella economica, come ricorda il picco del tasso di disoccupazione nei paesi periferici della zona euro. Il 2013 si annuncia come un anno difficile, la purga accelerata dei conti pubblici affligge l'attività: se questa continuerà a essere necessaria, gli europei dovranno interrogarsi sul suo ritmo approfittando della tregua che regna su alcuni mercati. Inoltre, gli stati non hanno portato a termine i propri doveri europei: non solo non hanno ancora il budget per il periodo 2014-2020, ma hanno rinviato a tempi migliori un salto federale tuttavia necessario. Senza di esso, infatti, dubiteranno sempre dell'irreversibilità dell'euro. In ultimo, bisogna preoccuparsi dell'atteggiamento della Germania che, senza riguardo, impone la propria visione dell'economia e il proprio calendario ai suoi alleati e si rifiuta di approfittare della buona salute di cui gode per partecipare a un rilancio dell'attività in Europa, allentando lo sforzo finanziario. Se l'Europa ha guadagnato tempo, avrebbe torto a credere che la tempesta non si alzerà di nuovo, tempesta il cui costo umano è esorbitante.
(da http://bruxelles.blogs.liberation.fr, 08/01/2013)
En ce début 2013, ayons une pensée émue pour les europhobes qui souffrent
En l’an 1 après l’apocalypse ratée des Mayas, je vous présente tous mes vœux de bonheur et de réussite pour cette nouvelle année. Il n’y a pas que ceux qui se préparaient pour la fin du monde qui ont la gueule de bois. Tous les docteurs Doom qui expliquaient depuis 2010 que l’euro allait exploser (fin 2011, nous disait Emmanuel Todd qu’on entend moins ces temps-ci, avez-vous remarqué ?), que la Grèce allait quitter la zone euro (si l’euro explosait, c’était bien le moins…), que le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, la France allaient s’effondrer, que l’Europe allait disparaitre, tout comme le capitalisme, etc. Force est de constater que, sans surprise, ils se sont trompés, en grande partie parce qu’ils ont gravement sous-estimé la force du projet européen et son irréversibilité.
Les États, contraints et forcés, ont accepté de faire les partages de souveraineté nécessaires (union budgétaire, union bancaire), mis en place des mécanismes de solidarité financière (Mécanisme européen de stabilité) et renoncé à leur idéologie du libre marché total qui a abouti à la plus grande catastrophe bancaire et financière depuis un siècle. La Banque centrale européenne, de son côté, a finalement sorti son bazooka qui tient les marchés en respect depuis le mois de juillet dernier (bazooka que les docteurs Doom ont d’abord traité par le mépris). Bref, en quelques mois, les États ont transformé de fond en comble la zone euro pour préserver la monnaie unique.
Le résultat est là : l’apocalypse prédite et espérée par les europhobes n’a pas eu lieu. La zone euro préoccupe de moins en moins les marchés, comme le montrent la détente des taux d’intérêt espagnol et italien et le retour sur les marchés que viennent de réussir l’Irlande et le Portugal. Ce n’est pas la première fois qu’ils se plantent : en 1993, après l’explosion du système monétaire européen (SME), ils avaient parié que l’euro ne verrait jamais le jour… En 2000, lorsque l’euro s’est effondré face au dollar (0,82 dollar en octobre 2000), ils nous annonçaient aussi que c’était la fin.
Mais si la crise de l’euro est pour l’instant terminée, la crise économique ne l’est pas comme le rappelle l’envolée du taux de chômage dans les pays périphériques de la zone euro. 2013 s’annonce comme une année difficile, la purge accélérée des comptes publics plombant l’activité : si elle demeure nécessaire, les Européens vont devoir s’interroger sur son rythme en profitant de l’accalmie qui règne sur des marchés. En outre, les États n’ont pas fini leurs devoirs européens : non seulement ils n’ont toujours pas de budget pour la période 2014-2020, mais ils ont renvoyé à des jours meilleurs un saut fédéral pourtant nécessaire. En effet, sans lui, les marchés douteront toujours de l’irréversibilité de l’euro (Voir ici le chemin qui reste à parcourir selon la Brooking institution.) Enfin, on ne peut qu’être inquiet de l’attitude de l’Allemagne qui impose sans ménagement sa vision de l’économie et son calendrier à ses partenaires et refuse de profiter de sa bonne santé pour participer à une relance de l’activité en Europe en relâchant son effort budgétaire. Si l’Europe a gagné du temps, elle aurait tort de croire que la tempête ne se lèvera pas à nouveau, tempête dont le coût humain est exorbitant.